Pollution de la climatisation

Les fortes chaleurs sont difficilement supportables et diverses solutions existent pour se rafraîchir dans les espaces clos, dont la climatisation. Cependant, tous ceux qui possèdent une clim se doutent bien que cet appareil n’est pas sans conséquence sur le plan écologique. Beaucoup hésitent même avant de passer à l’achat pour cette raison. Mais dans quelle mesure la climatisation pollue-t-elle notre environnement ? Nous verrons également s’il existe des solutions plus respectueuses de l’environnement pour abaisser la température de l’air ambiant.

Les dangers de la climatisation

  • Rejet de chaleur en extérieur

Une grande variété de climatiseurs fonctionne sur le même principe : pomper la chaleur de l’air ambiant pour produire de l’air frais. C’est exactement le même mode de fonctionnement que les appareils frigorifiques tels que les réfrigérateurs. Mais dans ce processus, le système de climatisation air/air doit également rejeter la chaleur vers l’extérieur.

Sans entrer dans les détails du « cycle frigorifique » de la clim, intéressons-nous aux études de l’impact de cet appareil sur l’environnement, qui ont été mené par diverses entités telles que CNRS. En 2021, il a été clairement établi que le climatiseur électrique à gaz réfrigérant laissait échapper une chaleur résiduelle dans l’atmosphère, contribuant ainsi à l’augmentation de la température au niveau de la couche d’ozone et donc à l’effet de serre. 

Ces études ont d’ailleurs constaté une forte augmentation de la température de l’air dans les grandes villes, grandes consommatrices de système de climatisation en bâtiment clos et de tours de refroidissement. Voilà pourquoi, il est important d’avoir toutes les informations utiles pour bien choisir sa climatisation.

  • Émission de fluides frigorigènes

Pour refroidir l’air ambiant, les climatiseurs utilisent un liquide frigorigène tels que le CFC (chlorofluorocarbone) ou le HCFC (hydro chlorofluorocarbone). Ils sont ininflammables, pas chers et très résistants. Mais ces liquides ont été récemment interdits, car ils contiennent du chlore qui est en partie responsable du trou dans la couche d’ozone. 

  • Surconsommation de ressources

Les climatiseurs sont énergivores. Ils peuvent consommer en moyenne 2000 Watts par heure. Votre facture d’électricité peut augmenter de 20 à 25% environ pour refroidir une pièce de 40 à 50 m² en été. Les pics de consommation électrique s’étalent maintenant sur toute l’année puisqu’on les retrouve en hiver comme en été notamment avec l’apparition des climatiseurs réversibles. 

La consommation d’eau peut aussi se révéler problématique notamment avec les climatiseurs à refroidissement par eau perdue. Il faut en effet, une source d’eau courante en continu avec un débit suffisamment important pour alimenter ce type d’appareil de clim. Mais le principal problème réside dans le rejet d’eau chaude qui contribue une fois de plus à affoler les thermomètres.

Les nouvelles solutions pour lutter contre la pollution de la climatisation

Plus la température augmente, plus on a recours à la climatisation. Plus on appuie sur le bouton ON de la clim pour refroidir l’air ambiant, plus on crée de fortes vagues de chaleur. Un cercle vicieux qu’il convient de briser en planifiant raisonnablement le déploiement d’air conditionné dans les lieux publics comme chez le particulier. Pour pallier ce problème, de nombreuses solutions pour nous rafraîchir ont été développées.

De nouveaux gaz réfrigérants moins dangereux pour la clim

Les fabricants de grandes marques de climatisation s’évertuent à développer des équipements de climatisation qui vont être plus respectueux de l’environnement. De nombreuses recherches ont été menées et des améliorations ont été apportées notamment en ce qui concerne les gaz réfrigérants. 

Le fluide R 410A qui appartient à la catégorie HFC, a un impact réduit sur la couche d’ozone par rapport aux autres liquides, mais il reste 2000 fois plus polluant que le CO2. Les industriels quant à eux, utilisent un mélange de fluides frigorigènes appelé R32 pour réduire l’impact de leur système de climatisation sur le réchauffement global de la planète. Le R32 est encore toutefois 600 fois plus polluant que le CO2. 

Le fluide frigorigène de la catégorie HFO a peu d’impact sur la couche d’ozone tout en offrant une performance équivalente. Le seul bémol, c’est qu’il est inflammable et instable tout comme les hydrocarbures qui sont déjà assez massivement utilisés dans les réfrigérateurs domestiques et industriels, l’ammoniac (NH-3 ou R-17) qui est très toxique et inflammable. Le problème de la sécurité de ces produits limite encore leur usage au milieu industriel avec un service d’entretien de climatisation rigoureux et des contrôles d’étanchéité réguliers.

De nouvelles climatisations écologiques

Pour résoudre le problème de la consommation électrique trop élevée qui peut également entraîner une pollution de l’environnement, vous pouvez opter pour l’énergie renouvelable avec un climatiseur solaire. Il est possible d’utiliser un fluide frigorigène naturel comme de l’ammoniac pour refroidir l’air grâce à un système de compression thermique. 

La bio climatisation quant à elle, repose sur le principe de l’évaporation naturelle. Elle utilise un goretex pour créer un flux d’air chaud qui traverse un filtre humidifié à l’aide d’un réservoir d’eau. Un ventilateur refroidit l’air qui ressort plus frais et plus humide. Cette humidité refroidit l’air qui sera ensuite injecté dans la pièce par l’intermédiaire de la console de clim. Cette version est de plus en plus sollicitée pour rafraîchir les espaces clos (maison, bureau, voiture, etc…). Le bio climatiseur ne nécessite pas de travaux d’installation puisqu’il existe en version mobile et n’aura besoin que d’une prise de courant pour fonctionner.

Conclusion

La climatisation fait désormais partie du quotidien de millions de personnes à travers le monde. Difficile de s’en passer lorsque notre organisme ne sait plus s’adapter aux changements climatiques et qu’on est habitué au confort. Il reste toutefois possible de concilier climatisation et environnement en optant pour des systèmes de clim de pointe intégrant des technologies subtiles, mais efficaces. Des progrès sont réalisés tous les jours dans le domaine de la production d’air frais en intérieur. La combinaison des bio climatisations avec des fluides frigorigènes autorisés plus stables est en cours d’étude. En attendant ces solutions du futur, la climatisation électrique reste incontournable et la climatisation à eau glacée semble être un bon compromis en utilisant une source d’énergie renouvelable.